Quand nous entendons parler d’impression 3D dans la santé, on pense dans un premier temps aux prothèses, aux implants (dentaires par exemple), au matériel chirurgical…
Nous oublions souvent que l’industrie pharmaceutique pourrait elle aussi tirer d’importants bénéfices de cette innovation.
L’impression additive (3D), semble ouvrir la possibilité d’un médicament sur-mesure, entièrement adapté à celui qui le consomme et à sa morphologie.
Des comprimés sur-mesure pour une médecine personnalisée
Chaque être humain est unique… De même que la forme et que la taille de ses organes. C’est pourquoi un comprimé peut avoir un format ou un dosage qui convient parfaitement à un patient et pas à un autre.
Le scientifique du TNO (Institut de recherche indépendant néerlandais), Steven Erpelinck, travaille actuellement sur des cachets produits par une imprimante 3D et contenant un dosage précisément adapté à chaque patient en fonction de sa morphologie et de ses spécificités.
Cet Institut spécialisé dans l’impression 3D a déjà de nombreux projets innovants en cours.
Steven Erpelinck possède une longue carrière universitaire, et a notamment co-écrit nombre d’articles sur des patients atteints de leucémie. Il a rejoint le département de médecine prédictive de TNO en 2007, et s’intéresse depuis de très près à la santé personnalisée.
Ce spécialiste est convaincu que l’impression 3D recèle d’opportunités pour l’industrie pharmaceutique. Rappelons d’ailleurs qu’aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a déjà approuvé un premier comprimé issu de cette technologie.
Un progrès pour la production de médicaments à principes hautement actifs
Les études menées par TNO montrent qu’un médicament produit par impression 3D possède une réelle valeur ajoutée, particulièrement en ce qui concerne les patients les plus âgés ainsi que les enfants.
L’impression additive de comprimés représente un champ rempli d’opportunités. « Cela concerne en particulier l’impression 3D pour des traitements qui comprennent des principes hautement actifs, explique le scientifique. Plus de 25% des médicaments sont concernées et ils requièrent des mesures de sécurité particulières afin de surveiller la qualité, la stabilité et la précision de leur dosage ».
Le marché de ces médicaments au principe hautement actif devrait augmenter de 10% chaque année d’ici 2018 ; une réelle chance pour l’impression 3D…
TNO travaille depuis plusieurs années sur l’impression de produits alimentaires (pour les personnes âgées ayant du mal à mâcher par exemple). Fort de cette expérience fructueuse, l’Institut entend utiliser ces compétences-là dans l’univers de la pharmacie.
Même si beaucoup reste encore à faire afin de développer cette technique de production médicamenteuse, l’imprimante 3D semble représenter un pas de plus dans la direction d’une santé plus sûre et moins coûteuse et surtout vers une santé de plus en plus personnalisée.
Il sera intéressant de voir aussi les impacts métiers ( supply chain, traçabilité, réglementation juridique et réglementaire) et d’envisager les bénéfices notamment dans les pays en voie de développement.
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