C’est l’annonce de l’été : GSK lance une filiale commune avec Verily Life Sciences, filiale de Alphabet (Google) sur la bioélectronique pour lutter contre l’asthme et le diabète.
L’annonce est passée alors que quelques mois auparavant, Sanofi avait reçu son autorisation Européenne pour sa joint-venture avec le même Google sur le management du diabète…
Ce n’est désormais plus une exception, les laboratoires pharmaceutiques travaillent de plus en plus main dans la main avec les géants du web et des nouvelles technologies.
Ces entreprises, on les appelle les « GAFA » (soit Google, Apple, Facebook, Amazon (+ Microsoft et Samsung si l’on considère les GAFAMS). Des sociétés véritablement expertes de ce que l’on appelle le Big Data et de l’expérience utilisateur.
Extrêmement agiles et pleines de ressources, ces sociétés étendent leurs champs de compétences et s’allient désormais avec la pharma sur des projets de santé afin de proposer des solutions thérapeutiques innovantes alliant médecine et technologie.
La prédiction de Steve JOBS se réalise et on est donc bien loin des craintes d’un duel « Big Tech » vs « Big Pharma ».
« I think the biggest innovations of the 21st century will be at the intersection of biology and technology. A new era is beginning. »
Steve Jobs
GAFA + Pharma = innovation puissance 2
L’industrie du médicament a de plus en plus conscience de l’opportunité extraordinaire que représente le digital, les données et ceux qui les possèdent. Grâce à ces associations, elle s’assure des innovations toujours plus pertinentes et orientées patient.
C’est pourquoi, aujourd’hui, nombreux sont les laboratoires pharmaceutiques qui ont déjà conclu des partenariats avec les colosses de la technologie et du digital.
Cela fait par exemple plus de trois ans maintenant que Merck a signé un accord avec Samsung Bioepis afin de développer et de commercialiser ensemble des médicaments bioimilaires ; partenariat conclu également avec Biogen.
La filiale bio-médicaments de Samsung s’occupe notamment des développements pré-cliniques et cliniques, des essais thérapeutiques ou encore de la production tandis que le laboratoire doit prendre en charge de la commercialisation.
Samsung a d’ailleurs l’intention de devenir leader des biosimilaires à l’horizon 2020…
Google et ses nombreux partenariats avec la pharma
Un des premiers mariages à avoir fait couler beaucoup d’encre a été celui de Google et Novartis pour le développement d’une lentille de contact connectée. Celle-ci a pour but de suivre la glycémie d’un patient (diabétique) en dosant le glucose présent dans ses larmes.
Un deuxième programme concernant des lentilles intelligentes est en cours entre les deux firmes avec pour objectif de venir en aide aux personnes presbytes.
Sanofi et Google ont également noué des liens sur le diabète (annoncés en septembre 2015). De cette alliance devrait naitre des dispositifs de surveillance de la glycémie en continue ainsi que des pompes à insuline et même de l’insuline ! Ce partenariat a d’ailleurs reçu le feu vert de l’UE en février 2016.
GSK a aussi annoncé début août 2016 la création d’une coentreprise avec Verily Life Sciences, filiale santé de Google, dans le domaine de la bioélectronique.
La société qui naitra de cette union aura pour objectif de permettre la recherche, le développement et la commercialisation de traitements bioélectroniques, et bénéficiera d’investissements pouvant atteindre 640 millions d’euros sur sept ans.
Google sur tous les fronts
Au-delà de ces collaborations, le géant de Mountain View ne cache pas ses ambitions en matière de médecine prédictive et d’innovation santé.
Grâce à sa société 23andme, Google fait figure de spécialiste dans le secteur de la génomique. L’entreprise produit des tests salivaires capables de détecter les probabilités de développer certaines pathologies liées à des mutations génétiques et donc transmissibles à sa descendance.
L’entreprise a aussi annoncé en juin 2016 qu’elle allait afficher des informations de santé qu’elle qualifie de « fiables » directement sur ses pages internet. Le contenu de ces fiches médicales a été conçu en collaboration avec des médecins de la Havard Medical School et de la Mayo Clinic, pour garantir une fiabilité efficace.
Le Géant de Mountain View tente même d’aller plus loin avec la création d’une société nommée Calico dont l’objectif est de lutter contre le vieillissement et la mort… Une ambition qui a conduit le magazine américain Time à titrer une de ses unes « Can Google solve death », soit « Google peut-il résoudre la mort ? ».
Le principe ? Chaque recherche sur le géant d’internet s’inscrit dans le cadre d’un profil d’usager et selon ses risques santé que Google va se charger d’analyser et de décrypter.
Si les GAFA sont encore loin de donner le coup de grâce à la Grande Faucheuse, il est certain que leurs associations avec les laboratoires pharmaceutiques devraient donner lieu à de formidables avancées médicales et changer complètement la culture et les business modèles de l’industrie du médicament…