Ce n’est pas un scoop : l’univers de la santé est en train de se transformer grâce aux nouvelles technologies et au digital. Ce que l’on sait moins, c’est que la transformation est telle qu’elle va même chambouler les pratiques de formation des médecins.
Les « serious games » (en français jeux sérieux) se développent de plus en plus, avec pour objectif de former les étudiants en médecine. L’Agence française de la santé numérique (ASIP) a même récemment consacré un article à ce phénomène.
Ce secteur est extrêmement prometteur. D’après Jérôme Leleu, fondateur d’Interaction Healthcare, le marché de la simulation numérique en santé est estimé à 700 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019.
Qu’est-ce qu’un « serious game » ?
Un « serious game » est un jeu vidéo dont le but n’est pas seulement de divertir celui qui y joue. Son intention est pédagogique (donc sérieuse ; d’où son nom). Ce concept a été créé par l’armée américaine pour recruter ses futurs soldats. Grâce aux « serious games » les étudiants peuvent apprendre nombre de choses tout en s’amusant.
L’un des premiers « serious games » jamais créé dans le domaine médical est américain et s’appelle « Pulse ». Il a vocation à former des infirmiers et des médecins en les mettant en situation de soigner un malade.
En France aussi les jeux sérieux voués à former les professionnels de santé se développent.
Récemment, Interaction Healthcare, qui a créé la première plateforme de simulation numérique dédiée à la formation en santé dans l’Hexagone, a levé 5 millions d’euros, notamment via le fonds d’investissement Audacia, Bpifrance et la Région Nouvelle-Aquitaine.
Cette entreprise hautement innovante a été fondée en 2008 par Jérôme Leleu et Danielle Villdieu avant de devenir en quelques années à peine l’un des leaders mondiaux dans son secteur.
En décembre 2016, près de 30 000 professionnels de santé ont déjà été formés à distance grâces aux jeux sérieux d’Interaction Healthcare, extrêmement réalistes.
L’Etat encourage le développement d’entreprises innovantes dédiées au « serious gaming ».
Le volet e-santé des Investissements d’avenir prévoit en effet de 300 000 à 4 millions d’euros, notamment pour les projets « d’aide pour le maintien à domicile de personnes fragiles ou dépendantes : surveillance, coordination des acteurs sanitaires et médico-sociaux ainsi que des aidants, lien social, stimulation, serious game ».
Il faut donc s’attendre à voir, très prochainement, de plus en plus d’étudiants en blouses blanches se former devant l’écran !